Omar Khayyam Les quatrains de 43 à 54(XLIII à LIV)

Publié le par La Dame Mauve

43

Partout où se trouve une robe ou un parterre de tulipes,
Fu répandu jadis le sang d'un roi;
Chaque tige jaillissant su sol,
C'est le signe qui orna la joue d'une beauté.

44

Sois prudent : la fortune est incertaine ;
Prends garde : le glaive du destin est acéré.
Si le sort te met des amandes douces dans la bouche,
Ne les avale pas; du poison s'y mélange.

45

Une cruche de vin, les lèvres de l'aimée, sur le bord d'une pelouse,
Ont tari mon argent, ont ruiné ton crédit...
Toute la race humaine est vouée au Ciel ou à l'Enfer,
Mais qui jamais est allé en Enfer, Qui jamais revint du ciel ?

46

Ô toi dont la joue est modelée sur le modèle des roses sauvages !
Toi dont le visage est moulé comme celui des idoles de la Chine,
Hier ton amoureux regard changea le roi de Babylone
En un fou que le joueur fait manoeuvrer sur l'échiquier.

47

Puisque la vie passe, qu'est-ce que Bagdad et Balk ?
La coupe une fois pleine, qu'importent son amertume et sa douceur ?
Bois du vin, car souvent après ton départ et le mien, cette même Lune
Passera du dernier jour du mois au premier, du premier au dernier.

48

De ceux qui tirent le pur vin de dattes,
Et de ceux qui passent la nuit en prières,
Pas un n'est sur un terrain solide, tous se noient.
Il en est Un qui veille, les autres sont endormis.

49

Cette intelligence qui rôse dans les chemins du Ciel
Te dit cent fois par jour :
"A cette minute même, comprends donc que tu n'es point
Comme ces herbes qui reverdissent après avoir été cueillies."

50

Ceux qui sont les esclaves de l'intellect et des vaines subtilités
Sont morts au milieu des querelles sur l'être et le non être.
Va! Toi le simple, choisis le jus de la grappe,
Car les ignorants, d'avoir mangé des raisins secs, sont devenus comme des raisins verts.

51

Ma venue ne fut d'aucun profit pour la sphère céleste ;
Mon départ ne diminuera ni sa beauté ni sa grandeur ;
Mes deux oreiles n'ont jamais entendu dire par personne
Le pourquoi de cette venue et celui de ce départ.

52

Nous serons éffacés du chemin d' l'amou ;
Le destin nous broiera sous ses talons ;
Ô porte-coupe aux doux visage, quitte ta pose paresseuse...
Donne-moi de l'eau, car je deviendrai de la poussière.

53

Maintenant, du bjhneur il ne nous reste que le nom;
Hormis le vin nouveau, pas un vieil ami n'est resté.
Ne détourne pas ton geste joyeux de la coupe,
Car aujourd'hui, c'est elle seule qui reste à notre portée.

54

Ce que la plume a écrit ne change jamais ;
S'en désoler ne procure qu'une tristesse profonde ;
Même en subissant l'angoisse toute ta vie,
Tu n'ajoutes pas à celle-ci une goutte de plus.




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D
TRES TRES BEAU VRAIMENT UN PLAISIR A LIRE GROS BISOUS VIOLETTE DIDIER
Répondre
L
<br /> j'aime beaucoup les écrits d'Omar Khayyam. Bises. Violette<br /> <br /> <br />
R
Je ne m'en lasse pas.<br /> <br /> Merci<br /> <br /> Robert
Répondre
L
<br /> Je ne suis pas encore au bout de mes peines.... Bises. Violette<br /> <br /> <br />