Biographie en vers ( article 22 du journal d'une Lorraine)
1955/1956
Marie Louise
Première photo : Marie-louise, et moi sur la seconde. C'était la mode des petits cols claudine et des manches à ailerons!1956 Marie Louise est ma cadette de dix huit mois.
Ce fut le temps des retrouvailles avec une amie
Du pensionnat Sainte Chrétienne : Marie Louise.
Nous fûmes étrangement et grandement surprises
De nous retrouver dans ce village car sa mamy
Réellement sa tante, n’y venait qu’occasionnellement
Lors des vacances scolaires et pas forcément.
Chacune ignorait que l’autre avait une adresse
Dans ce village isolé à vingt kilomètres de Metz.
Ce fut donc avec beaucoup de joie et de tendresse
Que nous nous retrouvâmes. Nous n’étions
Pas dans la même classe mais nous avions
Les mêmes loisirs et surtout les mêmes passions.
Par contre, sa liberté d’action était très limitée.
Etant du même établissement scolaire, je fus tolérée
Mais elle ne devait absolument pas fréquenter
Les autres jeunes du village que la tante nommait
Les bouseux, les pouilleux, les mal instruits.
Il est évident que nous n’avons ni écouté, ni obéi !
Le parc de notre propriété, par un étroit chemin
Etait séparé de celui du chalet des Butterlin.
De leur gloriette l’on apercevait au-delà du verger
Notre piscine en pierre blanche et son escalier.
Notre sous-bois au bout du »petit domaine »
Coïncidait avec celui de la tante « souveraine »
Que de secrets recèle cette gloriette souvenir !
Nous y rencontrions nos petits copains « paysans »
Et tous les dimanches, à la messe, quel plaisir
De les voir dans leurs plus beaux atours !
Vêtements qu’ils quittaient pour dans les champs,
Aider à ramasser les légumes avec leurs parents.
Les deux « petites filles modèles » ignoraient
Ces obligations et finissaient par se révolter
Contre les parents qui, les enfants obligeaient,
A travailler le dimanche. Offusquées elles n’osaient
Cependant pas raconter ce qui les dérangeait.
Parler serait trahir leurs petites cachotteries
Et elles ne pourraient plus jamais rencontrer
Les filles : Andrée Vidémont et Weissberg Nini
Ainsi que les garçons : Basso Titi et Depulle André.
De là datent, avec André, mes premiers émois,
Dans le pavillon de chasse au-delà du sous-bois.
Gentillets les sentiments naissants
Nous n’étions encore que des enfants
Avec nos neuf ans passés, mais nos serments
Paraissaient si sérieux et notre amour avoué
Avec candeur, cependant non moins persuadés
Que plus tard nous allions nous marier.
Les villageois nous nommaient « les fiancés »
Et l’histoire utopique de Violette et André
Alimenta les conversations des chaumières,
Ce qui agaça sérieusement mon père
Qui mit des restrictions dans mes sorties
Et règlementa, d’une autre façon, ma vie.